Les deux jours de formation consacrés à l’analyse critique de l’album et du roman jeunesse s’inscrivent dans un cycle de sensibilisation à la littérature jeunesse. En juin dernier, les stagiaires du Sud Luberon ont pu découvrir et comprendre les enjeux liés à l’album et au roman jeunesse. Ils ont eu deux jours pour acquérir des repères historiques, typologiques et bibliographiques, deux jours pour réfléchir aux publics jeunesse et à leurs attentes, deux jours pour imaginer des médiations possibles. C’est court, c’est presque de l’ordre du marathon, de l’impossible, tellement le champ d’études est vaste ! Mais mission accomplie ! Le 19 et 20 septembre dernier, il s’agissait de s’intéresser plus particulièrement à l’analyse critique de l’album et du roman jeunesse. Encore un défi de taille ! Mais une fois de plus, défi relevé ! Même si le sujet de l’analyse nous semble acquis, les outils apportés et les questions soulevées lors de cette formation nous poussent à remettre en question la manière dont nous choisissons et analysons nos documents.
Des outils et des ateliers
Après un synthétique mais passionnant rappel historique et typologique du roman et de l’album, Catherine Pinet-Fernandes invite les stagiaires à se décentrer. Faisant référence à la théorie de la réception et de la lecture, elle nous enjoint à nous mettre à la place de nos lecteurs imaginés, imaginaires en nous intéressant :
- à l’objet-livre et à son paratexte,
- au récit,
- au texte,
- aux illustrations
Catherine Pinet-Fernandes nous demande ensuite de choisir un album, un roman, de résister à la tentation de le feuilleter, d’étudier simplement le paratexte et de mettre en avant les attentes qu’il suscite. Cet exercice nous révèle qu’un livre peut manquer sa cible, qu’il peut donner susciter des attentes qui finalement ne seront pas au rendez-vous. Après cet exercice, à partir d’une grille très détaillée, chaque stagiaire analyse un livre apporté ou choisi dans les nouveautés du SLL et le présente au groupe. Nouvelle surprise, parfois un livre qu’on a particulièrement aimé ne résiste pas forcément à l’analyse critique.
Cet outil permet un repositionnement quant à la manière d’acquérir nos documents ou encore de les analyser. C’est un outil salutaire qui demande une pratique quotidienne et du temps de réflexion que nos différentes tâches quotidiennes ne favorisent pas toujours. Dans tous les cas, c’est un outil à garder dans sa besace pour fortifier chaque jour sa pensée critique, pour progresser toujours dans sa capacité à faire des choix raisonné mais également pour prendre du recul sur une production éditoriale dense et parfois trompeuse sur les attentes qu’elle suscite.